Un regain d’intérêt pour le passé belgo-congolais peut être observé à la fois dans la société au sens large et dans l’historiographie universitaire, les soins de santé coloniaux étant l’un des thèmes centraux. Cependant, son fleuron - le traitement institutionnalisé de la lèpre – n’a jamais fait l’objet d’une réflexion postcoloniale critique. En examinant l’évolution médicale et la gouvernance de la léproserie modèle congolaise Iyonda (1945-1960), cet article adopte une approche novatrice de l’histoire de la lèpre et, plus largement, de l’histoire médicale coloniale.
Cet article examine la relation entre d’une part les débats en Belgique au sujet du climat et de la prétendue salubrité ou insalubrité du Congo, et, d’autre part, les agendas politiques des participants à ces débats dans la période allant des premiers jours de l’exploration léopoldienne de l’Afrique centrale en 1876 jusqu’à l’annexion de l’État indépendant du Congo par la Belgique en 1908. Dès le début de cette exploration, le climat a retenu l’attention des participants.